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Atelier sur le renforcement de la cohésion sociale à Dapaong le 18 décembre 2023.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a organisé un atelier sur le renforcement de la cohésion sociale à Dapaong, chef-lieu de la région des Savanes, le 18 décembre 2023.

L’atelier s’inscrit dans le cadre du projet « renforcer la résilience et l’engagement des communautés pour prévenir et combattre l’extrémisme violent au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Togo ». Son objectif est de faire l’état des lieux de la désinformation/ mésinformation, des récits haineux et de proposer des initiatives et les messages de cohésion sociale pour la consolidation des acquis dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent.



Les maires, les leaders religieux et traditionnel, les organisations de femmes et de jeunes ainsi que les professionnels des médias de la région des Savanes ont pris part à cet atelier d’échanges sur la promotion des valeurs de paix, de cohésion sociale et des messages alternatifs contre les discours haineux.

Les parties prenantes ont suivi la présentation du projet suivie de l’harmonisation de la compréhension des concepts et consensus sur l’état des lieux de la cohésion sociale.

C’est le président de l’Association Ti-Mondo, le Professeur Laré Penn qui a été désigné par le PNUD pour présenter la situation de la cohésion sociale dans la région des Savanes. Pour le professeur, la cohésion sociale évoque, dans l’esprit de la population, des relations empreintes de respect, qui reposent beaucoup sur la « confiance », l’« union », le « vivre ensemble », l’« équité », l’« inclusion », l’« harmonie », la « solidarité », la « paix », la « stabilité », le « lien social », le « partage », la « paix », la « diversité », la « participation citoyenne », le « bien-être inclusif », les « perceptions de justice et de respect ».

Sans détailler les multiples définitions du concept, il rappelle qu’il existe deux (02) grandes dimensions de la cohésion sociale qui se présentent à l’esprit des populations de la région des Savanes : la dimension verticale et la dimension horizontale. La dimension verticale de la cohésion sociale permet de percevoir le niveau de confiance entre la société et les institutions d’Etat, les dirigeants, l’accès à la justice. La dimension horizontale de la cohésion sociale fait ressortir qu’individuellement, chacun se sent intégré à la société, mais les populations déplorent globalement une société peu unie à cause de l’émergence de l’individualisme.



Dans ce sens, il propose que l’on retienne une définition contextualisée de la cohésion sociale comme étant la capacité d’une communauté à assurer de façon pérenne le bien-être socio-économique de tous ses membres, incluant l’accès à l’emploi et aux besoins sociaux de base, le respect de la dignité dans la diversité, l’autonomie personnelle et collective et la participation citoyenne responsable, ce qui implique un engagement social à réduire les disparités au minimum et à éviter toute marginalisation. 

Cette définition ad hoc reconnaît que la cohésion est réalisée par consensus, que l’union doit se fonder sur la confiance et que l’équité devrait être le but visé.

Le président de Ti-Mondo, le Professeur Laré Penn, fait ressortir les facteurs déterminants la cohésion sociale dans la région des Savanes. Pour lui, en effet, la cohésion sociale présente, en effet, des dimensions institutionnel, culturelle, sociale, économique et politique.

Il énonce les risques et défaillances de la cohésion sociale dans la région qui sont l’insécurité, la pauvreté, l’inadéquation formation-emploi, les difficultés d’insertion sociale et vulnérabilité des jeunes face aux fléaux sociaux, la pression démographique, les migrations, le stress environnemental, l’incivisme, etc.

Selon le président de Ti-Mondo, les défis de la cohésion sociale dans la région sont, entre autres, l’emploi des jeunes, les inégalités aux différentes étapes du parcours de vie, l’intégration des migrants.

D’après le président, face à la menace de l'extrémisme violent et du terrorisme, principalement dans la zone, l’Etat togolais a pris plusieurs mesures sur les plans législatif et réglementaire.  

Sur le plans législatif et réglementaire, plusieurs lois et décrets ont été adoptés. Il s’agit notamment :

-        Loi n° 2019-009 du 12/08/2019 relative à la sécurité intérieure

-        Loi de programmation militaire

-        Décret n° 2019-076/PR portant création, attribution, organisation et fonctionnement du comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent (CIPLEV)

-        Arrêté interministériel N° 22-00298/MINARM/MSPC/MEF portant création de l’Opération Koundjoaré

Sur le plan opérationnel, on note :

-        la création de l’opération militaire « Opération Koundjouaré », en 2018 avec pour mission « de défendre l’intégrité du territoire nord du Togo » et « d’assurer la sécurité des populations et la protection des biens dans cette zone d’opération ».

-        la création du Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent (CIPLEV), en 2019, avec des démembrements aux niveaux préfectoral et cantonal, avec pour mission principale « d'éradiquer ou de réduire significativement la propagation de l'extrémisme violent sur l'ensemble du territoire togolais » et de « renforcer la coopération et la collaboration entre l'administration, les forces de défense et de sécurité et la société civile ».

-        Lancement du programme d’urgence pour la région des Savanes en 2022 pour renforcer la résilience des populations de la région des Savanes qui subissent de fortes pressions sécuritaires dues à des incursions terroristes

-        Institution en 2018 des maisons de justice avec pour mission de rapprocher la justice du justiciable par le biais du règlement des petits litiges de la vie courante par la voie de la médiation et la conciliation.

Le président de Ti-Mondo a préparé le rapport de diagnostic désinformation / mésinformation, récits de haine, les nouvelles initiatives et les messages alternatifs proposés à l’atelier de Dapaong et l’a présenté à l’atelier de Lomé. Le rapport de diagnostic a été actualisé avec les données recueillies à l’atelier de Dapaong, intégré les commentaires/amendements sur le draft du rapport. Les messages alternatifs aux discours promouvant la violence, la haine qui alimentant la radicalisation et l’extrémisme violent ont été présentés et validés par les participants le mercredi 27 décembre à l’Hôtel Concorde à Lomé.  



Le président a fait quelques recommandations, notamment :

-        le vote d’une loi pour contrer le discours de haine, la désinformation et la mésinformation en ligne ou hors ligne ;

-        l’élaboration d’une stratégie et un Plan d’action régional et national de lutte contre la désinformation / mésinformation et les récits haineux ;

-        l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques en matière de contre-discours et de messages alternatifs à l’attention des cantons, des communes et des organisations de la société civile pour diffusion ;

-        l’organisation d’une campagne de discours alternatifs, en s’appuyant sur les récits haineux relevés dans la région des Savanes. Cette campagne permettra de développer la sensibilité aux autres cultures et combattre les préjugés sont essentiels pour renforcer l’inclusion et la cohésion sociale. La mobilisation des citoyens et en particulier des jeunes est importante pour répondre aux défis posés par les actes de violences motivés par l’intolérance, l’inégalité et les discriminations ;

l’organisation de colloques scientifiques pour promouvoir les recherches sur la problématique de la désinformation / mésinformation et récits haineux, et publier les résultats des recherches pour informer et sensibiliser les populations sur ces méfaits.


 
 
 

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